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Jeanne de Navilly

Jeanne de Navilly


Octobre 2023
Plasticienne

Atelier de création d’objets de curiosité
‘’ La Belle et les Bêtes ’’

Je suis née en terre Comtoise, à l’ombre du singulier clocher  de Dole. C’est encore et toujours à portée de regard de ce dernier, à l’orée de la grande forêt de Chaux, que je partage ma vie entre mon atelier de création et mon cabinet de magnétisme. De manière naturelle, évidente et instinctive, je ne peux dissocier ces deux activités tant elles prennent étroitement attache l’une à l’autre. L’une soutenant l’autre. L’autre élevant l’une.

La matière et l’esprit… L’esprit et la matière… Les mains pour ressentir…

J’ai toujours aimé créer des objets qui parlent de l’Humain… du moins de sa représentation sous diverses formes et matières. Ces premiers jets ont pris vie il y a longtemps déjà sous forme de marionnettes à fils, sorte de personnages faits de terre, de toile et de bois… Personnages oniriques naviguant au fil de leurs fils entre mon univers et le leur… racontant ainsi leur histoire et la mienne…
Aujourd’hui, de nouvelles inspirations m’ont amenée à utiliser d’autres supports, toujours en lien et en résonance avec la représentation de l’Homme. Ou peut-être plus simplement de ce qui vit ou a porté la vie.
Enveloppes de matière, les cranes et les taxidermies, m’ont fourni un support idéal et inspirant.

Les crânes

Amoureuse de la peinture Hollandaise du XVll ème siècle, j’ai voulu extraire de leurs cadres, les vanités, ces natures mortes dont un crâne humain est l’élément central, et leur donner volume et matière avec les objets anciens, à l’exception des crânes de résine, qui constituent la composition du tableau. Chacun devenant ainsi de petits cabinets de curiosité portatifs pour amateur de vanités, de symboles et d’ésotérisme…

Les taxidermies

C’est une autre histoire… Peut-être est-ce de vivre dans la proximité prégnante de cette somptueuse forêt de Chaux et de tout son peuple Animal qui a fait changer mon regard et mon approche sur l’art de la taxidermie.
Car c’est bien là un art que de redonner l’apparence de la vie là où plus rien ne vibre, où tout parait éteint ? Je dis bien parait… Art pratiqué depuis des siècles pour la conservation des espèces dans tous les muséums  d’histoire naturelle. Pourtant, quoi de plus merveilleux que de croiser la beauté majestueuse d’un grand cerf au détour d’un sentier forestier ! Ou d’apercevoir la silhouette rousse d’un renard apeuré par la présence humaine sur son territoire ! J’aime la vie… À tous prix… Alors oui, je ne vois plus en ces trophées de chasse, de simples dépouilles misent en scène par orgueil et par vanité pour celui qui leur a retiré la vie. C’est là que ma sensibilité de magnétiseuse prend la main, qu’elle vient réveiller par mon intention artistique l’étincelle de vie cachée mais gardée au cœur de l’animal. Ce que j’appellerai sa part d’éternité, identique et présente en tout et chez tout ce qui a porté la vie. Je dirai simplement que, par une forme intime de communication animale, j’entre en résonance avec la part subtile de l’animal, son âme en somme, toujours vibrante. Par cette démarche anthropomorphique, j’espère leur rendre ce qu’on leur a retiré en leur offrant au travers des costumes qu’ils portent désormais, l’ouverture sur un monde fabuleux et onirique dont ils deviennent les acteurs. Modeste clin d’œil aux fables de Monsieur de La Fontaine et à Lewis Carroll et son pays des merveilles… Et enfin, juste dire à tous ces animaux qui s’offrent à moi et à mes caresses, que je les respecte et que je les aime…
Merci aussi…