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Nicolas BOUILLARD

Nicolas BOUILLARD


Février 2022
Création numérique


Ma pratique est fortement ancrée dans la représentation de visages au regard souvent vide. Mes personnages incarnent une sorte d’inquiétude, de peur ou de lassitude. Ils sont comme perdus dans un monde anxiogène et agressif. Ma technique s’assimile à la gravure dans son aspect. Je pratique à l’encre et au feutre avec des séries d’incisions fines. La loupe soutient, parfois, l’accumulation de traits et de hachures. Je brouille ainsi la vision d’ensemble par de nombreux détails. La poïétique de mon travail instaure une logique quasi inconsciente. Mes dessins se construisent sans références extérieures.  Simplement, l’observation de ce qui se déroule sur le support dicte l’évolution du dessin. Dès qu’un élément me permet de projeter une image, je concrétise techniquement ce que j’ai découvert. À partir d’un travail fin et minutieux, parfois à la loupe, j’opère un transfert numérique. À partir de photo et de scans, je reprends certains dessins où tout est refait en dessin vectoriel. Je peux ainsi agrandir mon travail et proposer des impressions sur bâche de grande taille. Cela me permet de confronter le public à un travail de dessin or d’échelle.
J’ai également une pratique numérique importante dans la création 3d. Je réalise des robots qui convoquent le lego. Ils sont construits par assemblage de cubes au couleur très saturé. Ils sont placés dans des paysages et des environnements suburbains ou en ruines, presque postapocalyptique. Ces robots souvent très grands adoptent des poses et des mouvements très humanisés. Ils ont ainsi un côté ridicule et organico-humain en contradiction avec leur côté mécanique. On pourrait croire que ce sont des armures occupées par de vrais corps. Mes images sont conçues pour être imprimées en grande taille – environ 3m de haut -. Je réalise en parallèle des animations 3d de ces mêmes robots dans une ambiance musicale souvent décalée.