« Tom peint comme un dessinateur. Il trace des lignes et met des choses dedans. D’abord il y a cette ligne noire, qui taille des personnages et découpe des visages, toujours à vif. D’ailleurs, quand on s’éloigne, on se rend compte qu’ils hurlent de douleur. A moins qu’ils ne se marrent. Peut-être de nous. Donc on s’approche pour comprendre, et d’un coup on est trempé. Parce que dedans, il y a des flots de couleurs vives, ça tangue pas mal, les flux s’entrechoquent mais ne se mélangent jamais. Sur la surface agitée flottent des signes, brillent des lames et se ramassent quelques mots dans l’écume. On se noie dedans un instant, et puis on tend la main et on attrape quelque chose, on se croit sauvé. Mais c’est la ligne noire. Toujours elle. Qui resserre, qui tranche, qui noue, qui enferme, comme les parois d’un labyrinthe. »
Nicolaî Pinheiro