Vivant et travaillant en France dans le département du Jura, le parcours professionnel de Pascal Bejeannin est riche et peu commun. A 20 ans, il se porte volontaire comme casque bleu dans les troupes de l’ONU au Liban.
Etre témoin et parfois acteur dans des pays en guerre l’a poussé à se consacrer à l’essentiel. Dès son retour, il s’est consacré à cet essentiel qui dans sa démarche artistique exige que rien d’autre n’existe autour de l’œuvre.
Il y a réellement un lien entre la survie en territoire hostile et son art. Que ce soit au cours de ses missions humanitaires avec médecins sans frontières ou à l’occasion de son travail d’éducateur auprès de jeunes délinquants qu’il emmène dépasser leurs propres limites en territoires hostiles ( Laponie, Forêt Amazonienne, montagne, etc..) , chacune de ses œuvres se nourrit de ses activités.
Le travail de Pascal Bejeannin nous amène à l’essentiel, celui de transmettre par le strict visible ce qui ne l’est pas.
« Trouver l’essentiel c’est s’apercevoir de l’inutilité de ce qui nous manquait » .
Son travail artistique épuré, expressif ne laisse pas de place pour le doute. Les œuvres de Pascal Bejeannin communiquent ce qu’elles sont, elles racontent une histoire très claire, sans compromis.
Son daltonisme étant également source de création et d’inspiration, c’est la raison pour laquelle il se dirige vers le monochrome et notamment le noir en peinture et le gris acier en sculpture.
« Je sculpte comme je dessine, je ne gomme pas je laisse les coups de soudure et d’aciers tels qu’ils arrivent. Le tout est de rendres harmonieux l’ensembles des défauts. Voilà le défi. »
Démarche d’artiste
Ma démarche artistique se décline en deux objectifs essentiels :
– le premier est de m’affranchir de toute contrainte pécuniaire, ce qui m’a très vite amené à utiliser des matériaux de récupération.
– le second est ma volonté de redonner vie à des pièces usagées, mises au rebus et d’en faire des œuvres dont émanent une force et un vécu qui leur est propre.
La fonction première de l’objet récupéré est perdue au profit d’un renouveau esthétique. Ainsi, à partir de pièces hétéroclites, multiples, qui n’ont plus d’intérêt ni de valeur, chaque sculpture devient un défi.