L’art de Philippe Monnot n’a qu’un but: Surprendre, séduire, plaire sans céder à la facilité.
« Je travaille dans une seule optique : si on met une de mes sculptures sur un mur ou dans la rue, que les spectateurs fassent whaou ! Que ce soit comme un groove, comme le cinéma de Pixar ou de Chaplin. Que ça touche immédiatement, et réellement. C’est de l’art populaire. »
Le mot est lâché, « pas un gros mot », pas plus que figuratif, divertissement ou lyrisme, des « mots tabous » soufflés par l’air du temps de l’art.
Autodidacte biberonné à tous les genres, lecteur et cinéphile boulimique, culture « geek plus » assumée, Philippe Monnot revendique ses racines pop, s’amuse à désacraliser l’art sans le brader. D’où son goût pour le carton, brut de préférence :
« J’ai essayé plein de matériaux. Je suis venu au carton par le papier mâché. D’abord un petit visage, avec une dizaine de morceaux. J’ai tout de suite vu qu’il prenait bien la lumière, et qu’il m’épargnait la tentation du lisse, du « trop bien fait ». On peut bosser sur le vide, ça fait comprendre le volume. Et il n’y a rien d’impossible. C’est un matériau qui favorise la rapidité, on est tout de suite dans l’action. Je m’oblige à ce que même mes coupes soient aléatoires, pour laisser la place à l’accident. Je ne veux pas faire du maquettisme. »
Artiste à plein temps après avoir été journaliste, Philippe Monnot aspire à l’épure comme jadis en écriture, courtise l’économie de moyens en creusant le sillon du portrait animalier qu’il a ouvert en 2008.
« Ce n’est pas de l’anthropomorphisme, mais un portrait quand même. Quand je vois un animal, je vois un faciès, une expression, quelque chose de singulier. Dans ce que je fais, il n’y a pas de message, je ne prétends pas refonder l’art. Je veux juste avoir l’illusion de faire un truc dont je sois satisfait. Même si pour moi chaque œuvre est le brouillon de l’œuvre d’après. »
Sébastien Chabard
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